samedi 20 juin 2009

La Boite Noire 2

Selon moi les cultures sont faites pour se confronter, créer, et veiller sur leur fantasme de bienveillance. La culture est comme l’encre indélébile, elle est un tatouage auquel on tient. Elle est un nuage au-dessus de nous qui ne se transformera pas en eau, c’est sûr.
Dans la culture, on y décèle une odeur, un parfum d’antan, ça nous sécurise, de toute évidence ça nous met à l’aise, on y vit son mystère chacun à son tour.
Cosimo et moi ne nous posons pas le problème de la race mais celui du goût. Nous ne nous guettons pas.




C’est l’histoire de ma boîte noire, de mon os à ronger, et, de tout ce qui m’a bouleversée.
J’ai fugué à seize ans et demi. Moi, je ne me droguais pas, mais j’étais en proie. À cette époque, je me sentais toujours traquée, je trouvais la vie bouleversante comme une chasse.
Je me demandais pourquoi les gens s’imposent…


Lorsque j’ai rencontré Cosimo sa vie était planquée dans une veine. Car sa vie n’étant plus une vie, son désir de vivre et de mourir s’abattait sur la famille comme un accordéon. Je découvris que l’amour était de la fièvre achevée, je grimpais une colline indéniable.
C’est une fièvre qui monte et qui descend, et quand elle arrive en pleine expansion, elle empêche le temps de se coaguler, de gagner.

Cette première histoire d’amour fut pour moi l’annonce de futurs liens, un amour dont le mot de passe se passe de tous commentaires.


Avec Cosimo, je me suis emparée d’un sujet brillant. Je voulais m’accaparer le jet qui fâche, pour m’accorder à vivre l’amour inouï comme des poètes sans cimes. Et, tombant à genoux, je me suis ramassée en vie devant un rideau d’étoiles. Atterrir.
Atterrir était prévu. Cosimo aimait affronter le soleil sans complexes.


Je plaide pour l’ivresse, je mûris en fixant le soleil qui pare les plafonds.
Au large d’une île, dressé pour violer un rocher, se trouve mon cœur, qui s’enflamme, qui ne s’ouvre pas. Cette lente peine m’empêche de grandir, cette peine m’a laissé cette boîte.
Qui a mis Dieu en place ? Une hypnose ? Je n’en sais rien. Je ne sais pas comment on prie, mais je sais comment on ferme les yeux.

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